J'étais sur la presqu'île de Giens, les mots se sont mis à tourner dans ma tête. Voici le second poème de mon recueil Amour bleu :
Pays des rêves
Je regardais par-delà l’horizon, lorsqu’une fois encore nos cœurs se touchèrent.
D’elle, je ne vis ce jour-là que son grand dos bleu strié,
Mais c’était assez pour vouloir rester son hôte et près d’elle mourir.
Ma plus vieille amie, c’est elle : la mer.
Quelques pas dans les racines, les cailloux, et je devins conquérant solitaire en haut d’une falaise.
J’entendais monter le ressac envoûtant des promesses turquoises ;
« Tu vivras », disait l’auguste voix,
« Immortels comme Lui sont les fils de l’Eternel. »
Les fleurs austères, qui faisaient aux pierres un pelage blond et rêche
Tremblaient, tout comme l’énorme troupeau d’arbustes drus et verts,
Brossés par l’infatigable main des souffles.
D’une roche luisante à ras d’eau, un goéland s’éleva sans peine, d’un jet.
« Attends, frère ! », lui criai-je. « Emporte au loin mes prières,
Qu’au Pays des rêves où tu t’en vas, on ne nous oublie pas et que l’on veille sur nous. »
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