J'interromps, avec ce poème, la publication d'Amour bleu. Prochainement, d'autres textes, sur la mer et sur l'infini.
Les mouettes
Soudain le cri d’une mouette sur un toit d’immeuble,
Et les grands cercles de ses compagnes
A haute altitude d’où l’on doit voir la côte.
Soudain ce rappel du monde bleu loin dans la terre ferme,
Et avec lui, la chute libre du cœur
Vers la ligne d’horizon.
Surgissent comme une lame les souvenirs ;
J’entends la forte houle, je retrouve les rivages bien aimés,
Avec tant d’émoi que certainement j’ai du sang d’albatros.
Mais est-ce ma faute si j’ai l’âme bleue,
Et si l’astre qui se couche au large m’aimante,
Sublime autoportrait de mon Maître ?
Je n’ai rien à faire en ville,
Pas plus que ce goéland sur une boîte aux lettres que je croisai près du presbytère ;
Il avait l’air perdu, mais je compris qu’il venait me dire de rentrer.
Comments